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Les Actus

14 octobre 2025

Rencontre avec Julien et Edith de la Coopérative Funéraire de Lyon

  • Pouvez-vous vous présenter et nous expliquer ce qui vous a mené à créer la Coopérative funéraire de Lyon ?

Julien : J’ai travaillé pendant plus de 15 ans en tant que cadre territorial, principalement en tant que responsable administratif et financier. Durant cette période, j’ai occupé des postes dans des communes, un établissement public départemental et aussi auprès d’un magistrat au sein de la chambre régionale des comptes à Lyon.

Puis, est arrivée la période de la pandémie de COVID, durant laquelle de nombreuses personnes ont dû faire face à des situations très inhabituelles lors du décès d’un proche. Ce contexte m’a vraiment interpellé car à cette époque j’étais directeur adjoint d’un EHPAD public et en première ligne au contact des résidents et de leur famille.

Cette situation m’a amené à davantage réfléchir au rapport que chacune et chacun entretient dans son rapport à la mort (aussi bien la sienne que celle d’un proche) et j’ai commencé à en parler autour de moi et à constituer un groupe de personnes de mon entourage intéressées par ce sujet (ce groupe a ensuite intégré d’autres personnes). C’est à cette époque que je me suis aussi remémoré mon expérience de porteur funéraire que j’avais exercée pendant les vacances à l’époque où j’étais étudiant.

Au sein de notre groupe, la question des obsèques est régulièrement revenue dans nos discussions et certaines personnes ont alors évoqué leur expérience personnelle. Elles nous ont alors fait part du sentiment de ne pas avoir été assez écoutées et d’avoir été mal conseillées lorsqu’elles ont dû organiser les obsèques d’un proche, notamment en raison d’une posture trop commerciale de la part du conseiller funéraire. Cette perception a ensuite été corroborée par une enquête que nous avons réalisée auprès de 70 personnes qui ont organisé des obsèques, avec une majorité des personnes interrogées qui n’étaient pas satisfaites de la relation qu’elles ont eu avec l’entreprise de pompes funèbres.

C’est en explorant le fonctionnement du secteur funéraire que nous avons découvert l’initiative des coopératives funéraires : des collectifs de citoyens qui se sentent concernés par le rapport à la mort et par la manière dont on peut se réapproprier cette question. Afin de mieux comprendre leur démarche, nous avons décidé de contacter celles qui existaient alors à Nantes, Rennes et Bordeaux. C’est à partir de ces premiers échanges et recherches que nous avons envisagé la possibilité dès l’été 2021 de pouvoir s’engager dans la création d’une coopérative funéraire à Lyon.

Edith : Bénévole et sociétaire de la Coopérative funéraire de Lyon depuis le début de l’année 2023, j’ai auparavant travaillé dans diverses associations du territoire lyonnais dans le milieu associatif humanitaire et dans le réemploi. Je commence à graviter autour du secteur funéraire en 2022, à la suite de discussions avec des proches et de participation à plusieurs obsèques. Au fur et à mesure, mon intérêt est tel que je décide d’effectuer un stage dans une pompe funèbre à Lille. Le métier de conseillère funéraire m’a plu mais j’ai souhaité travailler dans un cadre différent des entreprises classiques (où il y a une délégation des tâches parmi les co-équipiers qui implique qu’il n’y a pas d’interlocuteur unique pour les familles, ce qui ne permet pas de leur proposer des conditions optimales d’accompagnement). Après ce stage, je découvre les coopératives funéraires et je suis vite convaincue de leur mission, d’où le début de mon implication dans cette structure.

Fin 2024, j’obtiens son diplôme de conseillère funéraire et je rejoins la Coopérative funéraire de Lyon en tant que salariée pour intégrer cette entreprise qui se distingue par une organisation basée sur une gouvernance partagée, un modèle économique basé sur la qualité de l’accompagnement (et pas sur des objectifs de vente) et sur une réelle prise en compte de l’enjeu écologique dans la gestion de la structure.

  • Pourquoi avoir sollicité un accompagnement chez Emergences ?

Notre projet a toujours bénéficié de l’apport des regards extérieurs et de l’expertise de certaines personnes qui nous ont permis de franchir des étapes importantes tout au long de ces dernières années. Nous avions déjà entendu parler depuis 2023 de la possibilité de bénéficier d’un accompagnement de la fondation et il nous est apparu évident de candidater pour bénéficier d’un accompagnement après le démarrage de notre activité.

  • Quelles sont vos inspirations (personnes, lieux, activités…) ?

Julien : Je suis inspiré par l’expérience des personnes qui s’engagent dans des initiatives pour tendre vers une société plus solidaire et qui fait face aux enjeux écologiques. Je m’implique à mon niveau dans des projets dans différents domaines (association de maraîchage biologique, création d’un immeuble d’habitat coopératif). La création artistique est importante pour moi et je suis un spectateur assidu des scènes des théâtres lyonnais. Je monte aussi sur les planches en amateur; cette année je me lance un nouveau défi en ayant pour la première fois un rôle dans une comédie musicale (Hair).

Edith : Je me nourris des mouvements militants ou citoyens de notre territoire, à titre d’exemple avec les différentes personnes travaillant dans l’ESS ou dans l’associatif. Cela me fait me sentir dans une communauté qui a envie de faire bouger les lignes pour une société plus sensée.

  • Une phrase ou une citation qui vous décrit ?

Julien : “Prenez toujours la vie du bon côté” (cf. Le film de 1979 des Monty Python : « La Vie de Brian », et sa chanson culte « Always look on the bright side of life »).

Edith : J’aime bien me rappeler régulièrement cette expression : qui ne tente rien n’a rien. Cela me permet de maintenir ma motivation à tester des nouvelles choses, que ce soit à titre personnel ou dans le cadre du travail (par exemple pour créer des partenariats qui, de prime abord, ne seraient pas très concluants, ou bien à faire du bricolage chez moi).

 

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